|PV Still| Contemples-les

« Si un jour tu pars, alors je ne te suivrais pas.»

Bien. Que faire désormais? Si je ne ressent plus aucune douleurs. Si je ne ressent plus aucune crainte ni souffrance. Si la compagnie des autres m'est égale. Si ma vie est maussade et ne se résume qu'à un océan infinis d'ennui et de monotonie. Si plus rien n'à d'importance. Si je restes ici prisonnière de ma responsabilité. Si tous, aujourd'hui m'acclament et sont à mes pattes. Si les chatons prennent exemple sur moi. Si les guerriers ennemis me craignent. Si je peux reigner à tout moment sur cette forêt. A quoi rimes donc mon existence? Si ce n'est qu'à tuer. Mais, ce n'est qu'un passe temps, quelle est cette vraie raison? Nous ne sommes pas arrivés là par hasard. Si l'ambition et la mort ne m'attirent même plus, pourquoi rester en vie? [...]

Au loin déjà, on entends le tintement des branches s'entrechoquant au gré du vent. L'écoulement simple et reposant d'un ruisseau tranquille. Ainsi que quelques piaillements d'oiseaux téméraires et ambitieux. La saison froide approche, si bien qu'on peux les voir souvent passer, pour attraper un bout de mousse, de lichen, une brindille, n'importe quoi qui pourrait renforcer leur nid douillet. Moi? Non, je n'ai pas besoin de cela. Les chatons et les anciens oui peut-être, mais pas moi. Je ne suis pas frêle mais forte, je ne crains pas le froid je l'attends, je vis avec, je ne me plains pas, et ne le ferais jamais. M'amuser, là est ma principale ambition. M'amuser oui, mais en tuant. C'est là mon passe-temps favoris. Mais aujourd'hui, je ne me sens pas d'humeur. Je n'ais pas envie de m'amuser, j'ai juste envie de marcher, m'abandonnant, livrée à moi-même. Je relève la tête, épiant mon camp du regard, recherchant la moindre parcelle de vérité, de pureté. Là n'est pas ma plus singulière habitude, mais ce jour-ci, j'ai l'impression que tout s'est déréglé. Que les chatons sont devenus meneurs, que les anciens sont devenus guerriers, que la souris n'est plus proie mais prédateur, que les autres Clans nous surpassent. Mais non. Tout cela n'est qu'une puérile impression. Une impression pourtant de déjà vu, mais en fait, ce n'est qu'imagination.

Devant moi, s'offre maintenant la frontière avec le Clan de la Chance. Ce Clan, arrivé récemment, s'est pratiquement trouvé une place parmis les autres, comme s'il avait toujours demeurer. La forêt l'à accepté sans aucun frisson d'hésitation, de rejet. Pour ma part, mon nez se froussa. L'odeur y est putride et répugnante. Je me demande bien comment des félins peuvent respirer dans une atmosphère aussi souillée. Enfin, après tout, c'est leur odeur. Sans aucune gène, je parcours ce territoire qui m'est étrangement familier. Mes coussinets effleurant le sol, sans aucun bruit, telle une ombre. Mes foulées aléatoires me mènent désormais face au pré, pré abritant quatre de ses merveilleuses bêtes que sont les chevaux. J'ai quelque fois vu des bipèdes monter sur le dos de ceux-ci dans les années passées. Je me demande comment pouvait-on supporter une telle chose, mais eux, n'avaient pas l'air de s'en plaindre, c'était comme si..Ils y prenaient un réel plaisir.
Une bourrasque de vent m'amena une odeur, plus prononcée que les autres. Une odeur de félin. En m'approchant, je reconnait la lieutenante de ce Clan. Je l'ai vu lors de l'assemblée, mais je n'ai pas retenue son prénom. Sans craintes, je m'approche les oreilles en avant, au contraire de mon habitude qui est de sortir les griffes au moindre bruit. Aujourd'hui, je ne suis pas d'humeur joueuse, elle à de la chance.

[C'est un magnifique rp que tu nous à fait là ♥]

«Enchantée de faire ta connaissance...»

Voilà que la rouquine s’aplatit au sol à mon arrivée. En certains termes, c'est un signe de soumission que mes guerriers exécutent lorsqu'ils lisent dans mes yeux un mécontentement certain. Ils ont d'ailleurs bien raison, car sans ça, c'est un coup de patte derrière les oreilles qui les attends. Après, tout dépends de l'ampleur de la faute commise, la réprimendation sera proportionnelle, d'un coup de patte à la mort, passant par l'exil et les blessures, tout dépends, tout est lié. La rouquine garde bien les oreilles contre sa nuque, prenant soin de garder ses yeux bien bas, c'est dommage, j'aurais tant aimé m'y plonger...Dans cette folie certaine qu'est l'association de ses deux pupilles de couleur distinctement différentes, je suis sure que j'aurais réussis à bien des choses. Mais cette chatte me rends la tâche impossible, c'est comme si elle savait ce que j'allais faire.. Peut-être bien juste un coup de chance, qui sait?

Soudain, celle-ci me bafouille ces quelques mots :

"Sa-salutations, Etoile d’Illusion. Tu es loin de ton- de ton territoire, dis-moi…"

Le ton de ses paroles incertaines témoigne parfaitement du manque de confiance qu'elle porte en elle. Assise, la queue bien enroulée autour de mes pattes, je ne peux tout de même pas m'empêcher de la fixer de haut en bas, comme à mon habitude. Mais, vu son malaise, je ne le fais que brièvement, car je sens que cette conversation va s'avérer intéressante... Déjà que je fut surprise de voir une lieutenante s'abaisser à une telle posture devant une meneuse ennemie, voilà qui double ma surprise. Esquissant alors un sourire pour le moins hypocrite, laissant entrevoir mes crocs, je lui réponds de ma voix la plus pacifique. En effet, elle me paraît assez naïve, voilà qui devrait m'occuper...L'ironie dans mes paroles est atroce, une ironie hautaine laissant une certaine forme de menace et une multitude de sous-entendus montrer le bout de leur nez.

"Bien le bonjour! Oui, c'est exact, pourquoi? Y verrais-tu un inconvénient? Car dans ce cas, autant partir tout de suite. Je ne voudrais surtout pas le moins du monde te déranger!"